Samedi 16 avril 2005-04-15 Stade Vélodrome
OM – Ajaccio
ou
Le Grizzly des Sanguinaires
VS
Le caïd de la Belle de Mai
Pape Diouf VS Rolland Courbis !
On pourrait croire à une affiche d’une réunion de boxe dans une contrée reculée ! Ce n’est que la rencontre de deux hommes amoureux de la même ville !
L’un fait dans le politiquement correct, ouaté et ampoulé, façon dissert’ rédigée avec application sur la table de la cuisine : ainsi, à propos du pugilat plus ou moins avorté à l’entraînement : « On entend quelques piaillements, quelques murmures peut-être bruyants mais tout cela participe à la vie d’un club ».
L’autre titille ses interlocuteurs avec gouaille, maniant l’allusif, la galéjade, la provocation et, suprême transgression, il sait aussi manier finement la franchise : « Il me tarde de me retrouver à la fin de la rencontre samedi. Car si une défaite nous obligerait à regarder immédiatement le résultat de nos concurrents dans la course au maintien, une victoire mettrait l'OM en difficulté dans ses objectifs européens. Les deux cas de figure m'embêtent ! ».
Chacun navigue allègrement au second degré ; beaucoup de points communs entre ces deux hommes : tout d’abord un attachement inconditionnel à Marseille et à l’OM, puis une réelle connaissance des milieux underground du foot : ces espaces entre les familles des joueurs, les clubs et leurs agents, les règles officielles et les pratiques… et tout ce qu’un novice des choses du football ne pourrait même pas envisager.
Au fond, une rencontre Diouf – Courbis, on dirait presque un rendez-vous d’Affaires… qui sait ? Bien que l’OM ait déjà donné. La dernière prime de licenciement du « cher » Rolland devait se situer aux alentours de 25 000 000 de francs… Certes, depuis nous comptons maintenant en euros... Enfin, passons, on en oublierait presque le sport... le sport spectacle si l’on préfère !
Un contexte électrique : Avant ce match l’OM, virtuel 4ème si l’on tient compte d’une possible retour de Monaco avec son match en retard contre Lille, n’a plus de droit à l’erreur. Les jokers : y’en a plus ! Avec 10 défaites au compteur, les Olympiens signent une saison proche de l’indigence, tout en étant encore paradoxalement en course pour la Ligue de Champions ! D’où un climat légèrement tendu : des noms d’oiseaux ont fusés dans la semaine… Les âmes damnés et les aiment Dany en ont eu pour leur compte ! Est-ce que les canons de l’autorité ont changé au point qu’il faille en venir aux mains pour qu’un entraîneur soit respecté ? Est-ce le management s’apparente de plus en plus à une psychothérapie de groupe, empruntant aux psychodrames de Moreno et autres gestaltistes leurs savoureuses applications des théories de la dissonance cognitive ? Il y a de quoi en perdre ses repères ! Toujours est-il que manager un groupe humain semble être une gageure des plus complexes, surtout quand les résultats et la sanction du travail reposent sur une transversale, une décision arbitrale ou tout simplement sur l’efficacité d’un rebond sur un soulier carré (estampillé Nike, Puma ou Adidas, va sans dire) !…
Ayant à la suite d’un tirage au sort honteusement truqué hérité de la noble tache de vous « conte-render » cette épique bataille, je laisserai modestement la place aux faits, quitte à en nier par la suite tout bien fondé !
Climat : Terrain gras légère pluie d’avant match
Spectateurs : 70 supporters ajacciens et 45 000 marseillais environ. Vacances et pluie aèrent un peu le stade.
Équipes : :ball:
OM
BARTHEZ
BEYE - DEHU - MEITE - OLEMBE
KOKE - PEDRETTI - COSTA
- NASRI
- LUYINDULA – MARLET
Edson
Demont, Andre Luiz -
-Ouadah, Rodrigo
Laurenti, Seck, Dzodic, Collin, ,Robin
Porato –
BARTHEZ
BEYE - DEHU - MEITE - OLEMBE
KOKE - PEDRETTI - COSTA
- NASRI
- LUYINDULA – MARLET
Edson
Demont, Andre Luiz -
-Ouadah, Rodrigo
Laurenti, Seck, Dzodic, Collin, ,Robin
Porato –
Ajaccio
Remplaçants :
OM Gavanon, N'Diaye, Yahiaoui, Bamogo, Ferreira
Ajaccio Chapuis, Da Silva, Chapuis, Merlin, Trevisan
Arbitre Monsieur Vileo
Avant match : 18 H 50 arrivée de Rolland Courbis, look Ouzbek : parka noire, chemise noire. Dans les couloirs du Vèl, PAPE Diouf glisse dans un sobre costume anthracite, chemise bleue, cravatte club rayée. :santa3:
Premier fait marquant d’avant match, Lille bat Lens grâce à un penalty (justifié) à la 89ème et inscrit dans la douleur. Lille conforte sa seconde place.
Minute de silence (respectée à quelques singeries près… ) : Tout d’abord, dans un Vélodrome somme toute bien rempli pour telle affiche, un hommage est rendu à Fernand Méric. Ancien Président de l’OM, ce marseillais rappelait un peu le " Monsieur Meyer-Blum " campé dans le truculent Schounptz de Marcel Pagnol. A l’époque où le cinéma fleurait encore bon le carton pâte, cet industriel du spectacle fût pour l’OM un visionnaire. L’arrivée de Paolo César et de Jairzhino, entre autres, électrisa la Cannebière comme peu de transferts le firent par la suite. (Malheureusement un problème d’arbitrage nous priva rapidement de ce fantastique duo).Puis ce furent Yazalde (l’ Hector ayant battu, sous le maillot de Porto, le record européen de Josip Skoblar avec 46 buts) et Noguès qui apportèrent leur touche argentine.
Paix à ton âme Fernand et merci pour les moments de joie que tu as offert à Marseille et à tous les supporters de l’OM. :echarpe-o :incline:
Faits marquants :
1 Les premières minutes sont Olympiennes. Ça circule bien, Ajaccio attend son heure.
2 Koke d'arrière droit lorsque qu'Ajaccio à le ballon… en théorie simplement ! la défense coulisse à 4 avec Beye qui prend le côté droit.
5 Nasri face à Seck, ça sent David contre Goliath. Pour une fois, David ne gagne pas !
7 (but de Monaco à Sochaux)
8 les Ajacciens attendent tranquillement les Marseillais. Koke accroché par Seck dans la surface, pas pour M. Viléo
9 Seck renvie dans l’axe, Pedretti reprend, mais est contré.
10 Dehu tacle Edson qui semble en rajouter. Il quitte le terrain en marchant normalement
11 Joli tacle de Déhu qui enraye un beau mouvement de Demont lancé par Laurenti… Attention !
13 L’OM commence à perdre quelques ballons au milieu. Ajaccio presse, joue plus haut. Il pleut toujours. Plus beaucoup d’intervalle entre les lignes, Rolland a installé son piège.
17 Pedretti alerte Nasri qui cherche Marlet mais Laurenti intervient justement pour mettre en corner. Sans conséquence.
L’OM doit hausser le ton s’il veut éviter une mauvaise surprise. Bonne lucidité collective des corses.
18 Centre … aéré d’Olembé…
19 Costa ouvre pour Luyindula qui crochète, centre en retrait pour… Rodrigo qui met en corner !
20 Tir de Demont
20 tir de Ouaddha de 20 m, le ballon glisse entre les mains de Fabien qui se rattrape au dernier moment. Ouf !
22 Attention, Demont commence à trouver des espaces…
23 C’est le moment du doute pour les Olympiens, les Ajacciens jouent libérés. Le plan de Courbis est en place : les corses sont solidaires et collectifs.
25 But de Demont !!!! C’était prévisible. Le commentateur de TPS commençait à s’exciter. Superbe ouverture de Porato de 50 m pour Demont dans le dos de la défense marseillaise. Beye et Déhu parlent tricot au milieu de terrain Demont contrôle, s’enfonce dans la surface, ouvre son pied droit et enroule hors de portée de Barthez, trahit par sa défense centrale.
26 Carton pour Rodrigo (faute sur Costa)
L’OM semble avoir du mal à digérer ce but. Alka Selzer pour tout le monde…
Le travail du milieu corse semble semer le doute chez les marseillais…
27 Ajaccio déroule, Fabien sort au devant de Dedmont…
On sent que les marseillais voudraient bien, mais cela manque de mouvement, pas de solution de jeu.
29 Réveil passager : centre de Pedretti, tête de Lulu au premier poteau, ça passe à 15 cm de la cage !
31 Le discours de Troussier avant le match : « Ajaccio joue le maintien, nous on joue la C1, il ne faut pas confondre ! » Vaudrait mieux qu’on joue le maintient alors…
A cet instant l’OM est 4ème, Monaco 3ème Comme dirait Pape Diouf au micro de TPS, entre le possible et le souhaitable, il faut… quand on est par terre on ne peut que se relever. Une maîtrise de psychologie appliquée…
34 Coup-franc de Benoît Pedretti à l’entrée de la surface, bien capté par Porato en deux temps !
35 Les Ajacciens savent pourrir le match. Une fois au sol on y reste…
36 Faute de Collin sur Marlet, en dernier défenseur ? (non selon l’arbitre). Le coup franc de Pedretti ne donne rien
Les Marseillais sont nerveux
39 Premier « aux armes » qui retentit au Vèl. Déboulé d’Olembé, une passe… et ballon perdu !
39 Corner pour l’OM sur une montée de Beye. Pedretti le tire pour Marlet dont la tête passe au dessus.
41 Centre dangereux d’Olembé, puis de Costa, frappe de Nasri contré qui passe au-dessus. Dommage !
42 La défense corse panique un peu mais tient le coup.
43 Les marseillais jouent enfin ; Koké signalé hors jeux alors qu’il allait marquer (enfin, c’est pas si sûr… )
2mn de temps additionnel
45 tacle de Meïté, biscotte
46 Centre de Nasri, Porato capte, puis se loupe et enfin récupère le ballon.
47 Faute de Collin sur Koké, dernier coup franc de Pedretti qui ne donne rien.
Mi temps. Une petite Despé … Elle a un goût amer. Tout ça pour ça, cette saison sent la sciure. Ambiance tendue dans le couloir des vestiaires, on entend des cris à l’intérieur…
Troussier, à la mi-temps, au micro de TPS : « il faut que les joueurs se lâchent, la réaction c’est aussi des émotions que l’on fait passer… Ah la Théorie des émotions de Wallon, bon bouquin… pour un cours de psycho de première année…Reprise
46 L ‘OM presse au milieu comme au début de la 1ère mi-temps…
47 Joli tacle de Dehu qui sauve le corner et passe habilement à Fab’.
48 BUT MArseillais… nan, j’décomnne c’était pour réveiller mon voisin !
49 Tir de Pedretti contré par Rodrigo, récupéré par Porato.
49 Tir de Marlet, bien au dessus
50 Tacle licite de Meïté sur André Luiz en pleine surface, mais de loin, c’est impressionant !
51 André Luiz servi par Edson se retrouve seul devant Barthez, il met heureusement au-dessus.
52 Laurenti ouvre sur Demont qui enrhume Olembé, petit pont, centre immédiat sur Edson qui fusille Fabien de la tête. Edson, couvert par Olembé, n’est pas hors-jeu.
Ajaccio mène donc 2 à 0 et ce n’est pas contre le cours du jeu !
54 la bronca commence.
Tir de serin de Marlet
55 Carton pour Costa suite à un tacle sur Ouadah
On sent des lendemains qui vont déchanter. Si le match continue comme ça, bientôt le public soutiendra les corses.
57 N’Daye remplace Costa
Tir de Pedretti dans les virages
59 Corner de Pedretti, but de Beye après un gros cafouillage dans la surface, c’est Robin qui fait la passe gagnante !
60 énième plongette d’Edson
« Le meilleur public de France » n’est pas totalement derrière son équipe. Hésitant entre sifflets et encouragement, c’est un Vélodrome anesthésié qui suit les évènements…
65 Coup-franc de Pedretti mais M. Viléo siffle une faute marseillaise dans la surface.
66 Marseille pousse… Marlet est bloqué à l'entrée de la surface par Seck. Coup-franc très dangereux pour l'OM...
67 …tiré par Benoît Pedretti directement dans le mur. Benoit récupère le ballon et centre pour Marlet qui remise superbement sur Luyindula. Lullu butte sur Porato.
69 Coup de coude malencontreux ( ?) de Déhu dans le cou d’Edson…
70… qui est remplacé par Chapuis…
70 … qui marque suite à un coup franc tiré par Ouadah, repoussé par Barthez. Heureusement, monsieur Viléo a vu le hors jeu à l’origine de l’action et ne valide pas le but. Excellent arbitrage sur ce coup.
71 Tête de Lullu, ça s’anime
72 Faute de N’Daye sur André Luiz, jaune
73 Bamogo remplace Koké. Il a pour mission de provoquer. (espérons qu’il provoquera plus la défense corse que le public… )
74 Demont, on l’avait vu se promener contre Monaco… sa ballade ne semble pas être terminée !
75 Corner pour l’Om : Pedretti en retrait pour Bamogo… la balle finit en touche !
Finalement, Bamogo provoque bien le public qui le siffle !
77 Deux actions consécutives dangereuses dans le surface Olympienne… sans conséquences.
78 L’OM tricote quelques offensives, mais rien de bien dangereux.
79 Centre de Nasri, Lullu râte sa tête, dommage !
A-t-on vraiment quelque chose à faire en C 1 ? :n:
81 L’Om tente encore, mais s’enlise au milieu. La Corse tranquille, comme disait l’autre !
82 Belle action sur le côté droit, la balle échoit à Marlet, superbe centre pour… personne. Tout le match tient dans cette action !
83 Nasri remplacé par Yahiaoui
84 Les corses sont toujours présents en défense, que c’est dur pour l’OM !
Au mieux, ont peut égaliser sur un malentendu, mais pas plus !
85 André Luiz s’écroule tout seul. Son genou strappé, n’a pas tenu. Il est remplacé par Merlin (encore un jeune Marseillais)
87 Les Ajacciens pourrissent « intelligemment » le match sur demande de Courbis. Ils excitent Yahiaoui qui prend un carton.
90 L’arbitre ne tombe pas dans le panneau et donne 5 mn de temps additionnel. Le commentateur de TPS tente le coup de St Etienne, calcule pour finalement se rendre compte que c’est logique.
92 Demont (l’homme du match avec Porato) provoque la faute de Pedretti et gratte un coup franc à 28 m (28 m 53 exactement !)
Le coup franc ne donne rien (c’était bien la peine de le mesurer !)
93 Dernier assaut sans effet, on commence à se demander quel l’avenir de La Trousse à l’OM
Encore quelques secondes avant la grosse bronca.
95 Fin du match, Ajaccio bat logiquement l’OM 2 à 1
Avec le bonjour du Grizzli des Sanguinaires !
Marseille 1 – 2 AC Ajaccio
Habib Beye (58') Yohan Demont (24')
Marcelo Edson De Faria (52')
De votre envoyé tiré au sort :D
Revenir13
Pour une fois que le libelle collait à la réalité,
je le glisserai en silence en guise de conclusion...
U n cor à Roncevaux résonna longuement :
N imbes de la défaite vibrant au firmament…
E coute, Charlemagne, la chanson de Roland.
C ette histoire d’amour, écrite en bleu et blanc,
H ume le romarin, l’anis et le safran,
A mour d’une cité, comme on aime un enfant :
N ostre OM s’étiole, soufflons dans l’olifant ;
S i rude est la bataille et nos deux bras sanglants,
O mbres de Roncevaux, agrandies au couchant,
N oblesse d’un combat, comme on livrait antan.
D ouze siècles plus tard, seul l’amour est resté
U nis comme toujours, on est à l’être aimé
N ommant d’un seul regard la chose adorée.
A uberge de la joie, celle qui nous emporte
U sés par tes menus, faut-il qu’on te supporte,
T ant et tant qu’un beau jour, tu refermes tes portes ?
R oncevaux est bien loin, Roland mort sans mains fortes,
E cartons l’homonyme, évitons sa mainmorte !
A gonise édito, chant d’amour accablant,
G anelon a trahi, l’OM comme Roland,
E piques et, comme Yseult, leur sort est attristant !
:vod:
Une vie est constellée de milliards dinstants hétérogènes et de quelques instants qui forment lhomogénéité de lêtre pour un moment. Merci, Basile... :ball: Merci, Bernard... Merci, Robert... Merci, Didier...