16-11-2004, 11:46
1804 : Début de lEmpire !
2004 : Fin de lan pire ?
Vêtus de lhabit centenaire, les porteurs du maillot blanc sont en campagne.
Que voilà un déplacement corsé dans la cité de lhâbleur, notre équipe qui souffre de mille maux va dans lantre du grand baratineur.
Dun côté des acéistes toujours muets de victoire à domicile, de lautre des passéistes guère prolixes à lextérieur.
Cette rencontre va-t-elle engendrer dautres douleurs muettes ?
Mais cest sans compter sur la chanson de Rolland sublime chanson de geste.
Quand elle sort de son corps et emplit lespace, elle résonne, à défaut de raisonner.
Faut dire quil a du coffre et pas quen Suisse. Le Rolland cest un nettoyeur desgourdes, un désensableur de portugaises, un désintégrateur de cérumen, un ramoneur de feuilles de choux. Un impératif commun : régler ses appareils auditifs, José le veuf capillaire est exempté.
Négationnistes et nihilistes confondus sont tout ouïe.
Un tel organe rend les baffles enceintes. A Ajaccio, quand il élève la voix, un ange passe, plus rarement un Toussaint. Ca pétarade, cest tous les jours 14 juillet, ça explose comme une résidence secondaire hors saison. Il fait du raffut comme Lomu, il vocifère, il faut sy faire.
Son timbre mouillé de sa langue inimitable il te le colle là. Il trouve toujours le bon angle, le bon coin.
Cest quil en a fréquenté des coins où il a promené sa grande carcasse de varois bavard roi. ( Munich : Prochaine étape ? )
Il fut le premier à aller se faire voir chez les Grecs, ce Pythéas en culotte courte faisant le voyage à lenvers. Ce libre héros revient jouer en France à Sochaux, puis pratique le double jeu à Monaco. Son vagabondage dentraîneur lui fait rouler les R dans le Sud Ouest et plus tard à Marseille où il eut diverses fortunes dont une partie, dit-on, de celle de RLD, il élève des manchots aux pays des pingouins, connaît les cheiks aux Émirats, rate des occases au Caucase, enfin bien que mis en examen, il repasse lOural qui nest pas de rattrapage.
Face à ce jouteur hors pair, José possède la puissance des sons pas celle des mots, sa tchatche à lui est encore un peu tendre, il met encore trop deau dans son vin alors quil faudrait de lhâbleur dans les pinards.
Dun côté cest charpenté, de lautre ça manque de cuisse.
Rolland en roué utilise sa voix, José enroué laffaibli.
Lla caution Marseillaise en jeune chef de rang se contente de passer le bla-bla, alors quon souhaite quil parle fermement à ses joueurs, à bâtons rompus. Cest un conteur bleu en panne de gaz.
Faut dire quil nest guère secondé.
Son Bouchet taille la bavette, parfois le bout de gras, il a le filet mignon, manie la circonlocution, la précaution oratoire en fin politique, la langue de bois sen craindre les échardes. Habile bonimenteur, il promet léquipe de la décennie, elle sera peut-être celle de la décade, Hans.
Quant au manager sportif lorsque le Pape pontifie, le Diouf palabre.
Les joueurs, cest le silence des agneaux. Les buteurs sont muets ; plus éloquents, les défenseurs se contentent des faits de manches, ils balbutient leur football.
Hélas, seul le comptable qui établit les fiches de paye nest pas ainsi, on aimerait lentendre crier toutes les fins de mois en représailles : " Aphone la caisse ! "
Car des cris il y en a chez les supporters, des interjections, des exclamations, des protestations, des tollés après une tôle, des haros sur le Bouchet, des taïaut ! , des hallalis dans cette enceinte, cette gare de criage, ce théâtre de la Criée.
Ils réclament des aboyeurs sur le terrain comme relais de leurs revendications.
Ils le font à cor et à CriCri mais ce ne sont pas ses oignons !
La seule chose quils ne peuvent faire cest le crier sur les toits.
Dans les forums aussi le thon monte avec la mer.
Le forumiste sexprime ouvertement : le Boeuf meugle, lÉléphant barrit, le Pythéas tique, le Filtre bout, le Seb blatère et même une nuit ne sachant plus à quel sein se vouer Bazon cria : " Tu têtes ? "
Seul Paddy reste coi.
Prions pour que ce voyage au pays de Napoléon constitue un bon aparté, quenfin cessant de faire causette devant les Thénardiers, les agneaux musèlent leurs prédateurs.
Quen souvenir de Marius lAjaccien, ils rentrent de cette île aux trésors avec un air conquérant, un air à vif, voire un air de Boeuf !
Une prise de parole au royaume du silence : " Allez lOMerta ".
Ne subsistera que ce papier bavard pour effacer les tâches.
Cetace