06-11-2008, 14:17
Le promu qui surprend
C'est presque un poncif : un des trois promus joue les troubles fêtes dans la première moitié du classement. Généralement il est de bon ton de se servir de ce club comme exemple dans de belles dissertations afin de :
- Louer le niveau de la Ligue 2 Citron Vert, la meilleure d'Europe que même que c'est grâce au père la moustache et aux matchs du lundi soir commentés par Arribart sur Eurosport (pouahh...)
- ou bien vilipender le niveau de cette Ligue 1 fantasmagorique où le premier groupe de bric et de broc arrive à faire mieux que des les gros (comprenez budgets)
Donc cette année c'est Grenoble qui s'y colle. En profitant avant tout de l'effondrement spectaculaire de Troyes, le GF38 à réussi à finir à la 3ème place qui permet d'aller jouer devant les caméras de Orange TV. Quel privilège ! Le club a aussi fait joué l'effet Stade des Alpes durant la seconde partie de la saison précédente. Aucune défaite à domicile à partir du 15 Février...
L'oeuf ou la poule ?
Ce stade à fait l'objet de nombreuses polémique de par son emplacement et sa capacité. Dans l'ancien et champêtre Stade Lesdiguières, les supporters étaient plus nombreux pour les matchs du FCG Rugby que ceux de football.
Vous apprendrez d'ailleurs qu'a Grenoble le club de rugby s'appelle Football Club Grenoblois, histoire de tromper l'ennemi (et vous coucherez moins con).
On peut alors se poser la question de comment créer un début d'engouement populaire pour un club. Faut il attendre des résultats exceptionnel pour se lancer dans un programme de modernisation ou bien tenter d'améliorer d'abord ses installations afin de venir le public et de le fidéliser.
En France on préfère généralement attendre qu'un club réussisse avant d'améliorer le stade.
A Grenoble le pari inverse à été gagnant. D'abord en confortant l'élan sportif pour accéder à la montée, puis en y associant les gens (plus de 10 000 abonnés sur les 20068 places pour cette première saison en L1). Et les résultats aidants, le Stade des Alpes est le second en taux de remplissage de L1. Il suffit d'ailleurs de s'intéresser au passionnant et indiscutable championnat des tribunes pour... non rien on s'en fout en fait.
[Note aux nombreux malcomprenants de la fumerie, y compris le_filtre et Paddy : ici commence une partie de l'édito encore plus chiante. Vous êtes dispensés et pouvez aller directement à la fin. Veuillez m'excuser pour les désagréments, mais je suis un pigiste payé à la ligne...]
Toc, toc, toc
Aux groupes de supporters et au club de capitaliser sur cet élan qui pourrait ne rester qu'éphémère. Et c'est en bonne voie.
Sous l'égide des Red Kaos, tribune Ouest, les plus jeunes ont une première approche du mouvement ultra. Il faut parfois rappeler à certains qu'il est plus élégant de soutenir son équipe que de vouloir l'empalement de adversaire ou l'enclume du gardien. Mais l'encadrement est bon, l'envie d'originalité bien présente. Pour le coté artisanal on garde un mégaphone plutôt qu'une sono de 10 000Watts.
Enfin les bons résultats en déplacement ont assuré une certaines cohésion, notamment à Paris (0-1) et contre Saint-Etienne (0-2) Et pourtant le coté sportif était très incertain au mois de juin (c'est une transition sans transition).
Où sont les Nippons ?
Le GF38 est depuis 2004 propriété d'une société Japonaise, Index corporation, arrivée avec de grosses ambitions : Recrutement du créateur d'Olive et Tom pour dessiner des mascottes qui ont déjà rejoint Footix ou Jules, annonces sportives fracassantes (la participation à la Ligue des Champions d'ici 2010 et même la L1 d'ici 2008, que des billevesées je vous dit) ou bien un président de club ne parlant que Japonais affublé en permanence d'un traducteur.
Mais dès 2006 la société de services de téléphonies mobiles se casse les dents en bourse. Et restreint au plus juste le budget du club.
Durant tout l'été la DNCG aura plongée dans le doute l'ensemble des supporters, réclamant le versement de 8Millions comme garantie. S'en suivie une série d'épisodes au moins aussi guignolesques que l'évasion de Tyrone « Scofield » Myers de sa perfide gôle, avec des garanties bancaires loupant un avion, ou bien un erreur sur le chèque (Comment 8 ? on avait pas dit 4 ?).
Au final le club s'assura l'accession, mais le recrutement s'en fut retardé et limité. Aucun transfert (prêt ou fin de contrat), reconduite de la majorité du groupe de la montée. Et toujours des installations d'entrainement digne de DH, avec Algeco sans eau chaude et terrain en sharetime avec les vaches... A postériori on doit trouver là une des principales sources de cohésion du groupe.
Dernière sortie avant la retraite
Le groupe sportif du GF38 est agé. Wimbée, capitaine longiligne, amène son expérience (une -participation- à la LDC) et ses qualités sur sa ligne (on dit ça pour pas dire qu'il a les pieds en parpin).
Au milieu du terrain Battles, le plus grand technicien Français comme disait l'autre, est le meneur de jeu de cette équipe. C'est l'élément à bloquer pour prendre le dessus.
Moreira joue le poison devant le but adverse en apportant envie et qualité technique. Ca veut pas dire grand chose mais je l'aime d'amour Daniel, on dirait un peu « Moreira 2, le retour » avec comme sous titre « Il est venu pour se venger ».
Pour les autres moins connus, Romao compense au milieu avec une énorme activité l'age du sosie de Zizou, mais ne fait jamais une passe à plus de 2m. Feghouli, appelé récemment en EDF espoir, est encore bien tendre pour la L1 et n'arrive pas à combler à lui seul le manque de créativité de l'équipe. Vitakic est un de ses défenseurs de l'ombre, jamais battu mais pas assez glamour pour obtenir un surnom ridicule genre « le garde champêtre »...
L'entraineur enfin, Mécha Bazdarevic, apporte un vrai regard paternel, sévère mais juste. Tiens on croirait décrire Gerets. Par contre au niveau du fond de jeu (pour lancer madinmars), c'est un peu l'opposé. Le GF38 c'est pas du genre à aligner que des lutins pour déstabiliser l'adversaire ou faire jouer Zubar pour faire plaisir à Usual (je ne voit plus d'autres explications).
Rencontre gratiné
Et c'est là que nous trouvons la clé de la rencontre. Grenoble souffre quand elle doit faire le jeu. Elle s'en sort bien à l'extérieur mais ne réussit pas devant des équipes regroupés comme récemment Nantes ou Bordeaux (à 9) qui sont venus gagner au Stade des Alpes.
Alors que l'OM n'est pas du genre à laisser la balle aux collègues d'en face. Les joueurs offensifs de Marseille sont souvent empressés et risquent beaucoup, même face à des équipes dont on sait qu'elles ne profiteront que des contres. A défaut d'efficacité maximale, il leur faudra tempérer leurs ardeurs de jeune collégien devant un décolleté trop profond (ou, exemple plus explicite pour les anciens qui nous lise, leur quatrième envie de pisser au milieu de la nuit ).